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Mouvement des Jeunes Socialistes
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12 juillet 2008

L'UPM à la sauce UMP

carte_union_meditG

Chère à Nicolas Sarkozy, l’Union pour la Méditerranée (UPM) va voir le jour après une gestation difficile. Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe et du bassin méditerranéen se retrouvent demain à Paris pour le sommet fondateur.

L'UPM vise à établir un partenariat entre les 27 pays de l'UE et les 13 membres du Processus de Barcelone (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Mauritanie, Jordanie, Israël, Turquie, Liban, Syrie, Albanie et Palestine) et elle soulève quelques ambiguïtés.

D'abord, les membres de l'UE ont des priorités stratégiques différentes en fonction de leur position géographique et leurs besoins en matière de sécurité. Il s'avère donc que ce partenariat ne fait pas l'unanimité, qu'il suscite un débat stratégique et géopolitique. Il semble trouver sa limite dans des divergences de perception de chaque acteur étatique. De profonds désaccords existent entre, d'une part, les pays européens ayant une façade sur la Méditerranée et, d'autre part, ceux qui accordent plus d'intérêt aux pays de l'Europe de l'Est, comme l'Allemagne et la Pologne.

Ces derniers peuvent-ils concilier leurs intérêts régionaux avec ceux des États sud-méditerranéens? Peut-on imaginer que les pays du nord de l'Europe, notamment les pays scandinaves, ont les mêmes intérêts et la même «sensibilité méditerranéenne» que la France et l'Italie? Y a-t-il un équilibre possible dans la politique de l'UE envers ses deux grands espaces maritimes, l'Atlantique et la Méditerranée? Bref, l'Europe à 27 peut-elle être impliquée de manière égale dans un vaste projet méditerranéen?

En réalité, ces questions illustrent bien le problème de la régionalisation interne à l'Europe, qui risque de perdre son unité globale. C'est peut-être ce souci de se régionaliser en différents ensembles qui explique la position initiale de refus de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui préfère une intensification de la coopération actuelle plutôt que le rajout d'un étage supplémentaire à un édifice déjà fragile qui pourrait diviser l'Europe.

Et puis, l'UPM est souvent présentée par la France comme un «prix de consolation» pour la Turquie par rapport à son désir, exprimé depuis plus de vingt ans, d'intégrer l'UE. C'est pourquoi Ankara manifeste son scepticisme et attend d'avoir l'assurance qu'un projet intermédiaire ne freinera pas le processus d'adhésion à l'UE.

Sans oublier des réticences arabes : à propos d'une «Union» qui les regroupe avec Israël et ils soutiennent que «ce n'est pas l'UPM qui doit faire la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes».

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